Vendredi 16 août, dix trimarans prendront le départ de la Route des Terre-Neuvas, l’Act 3 des Ocean Fifty Series. Jamais un plateau si dense n’avait été réuni sur une telle épreuve dans cette classe. Au programme : 2 200 milles sur l’Atlantique nord, entre Saint-Pierre-et-Miquelon et Saint-Quay-Portrieux. Sur Le Rire Médecin-Lamotte, Luke Berry embarque son co-skipper habituel, Antoine Joubert, et Erwan Le Draoulec, avec l'objectif de finir en première partie de tableau.
Prendre le départ d’une course comme la Route des Terre-Neuvas constitue déjà une aventure en soi. De fait, convoyer un trimaran de course au large de 50 pieds entre Saint-Malo et l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon, situé au sud de l'île canadienne de Terre-Neuve, n’a rien d’anodin. À bord de l’Ocean Fifty Le Rire Médecin-Lamotte, Antoine Joubert, Grégoire Potot et Aladin Montel ont mis huit jours et demi à boucler ce périple, effectué essentiellement au près, dans des conditions exigeantes. Après un gros chantier de reconstruction l’hiver dernier, consécutif à la casse survenue sur la Transat Jacques Vabre, cette grande navigation au large terminée sans encombre s’est avérée rassurante. Luke Berry n’était pas à bord car il tenait à se reposer après un début d’année 2024 très intense.
Ambiance familiale à Saint-Pierre-et-Miquelon
Il flotte un air de bout du monde à Saint-Pierre-et-Miquelon où l’accueil est très chaleureux. « Comme il n’y pas suffisamment d’infrastructures hôtelières, nous sommes hébergés dans des familles, raconte Luke Berry. L’ambiance est très conviviale, nous sommes vraiment bien reçus. Le fait d’habiter chez des locaux permet de découvrir la culture et les coutumes de l’île de manière accélérée. Les Saint-Pierrais sont par ailleurs d’une grande aide pour effectuer les réparations que nous devons faire. Ils ont toujours des solutions pour trouver des outils et des ateliers, c’est vraiment chouette. »
Une transat rapide et intense
Après un premier Act à Saint-Malo, puis un deuxième à Pornichet, la Route des Terre-Neuvas est le gros morceau de la saison 2024. Pour relever ce défi, Luke Berry s’est bien entouré. « Je pars avec Antoine Joubert qui fait partie du projet depuis le début. Ce sera notre deuxième tentative de traverser de l’Atlantique ensemble, après la Transat Jacques Vabre, souligne-t-il. J’embarque également Erwan Le Draoulec qui porte son propre projet en Class40 et qui veut découvrir l’Ocean Fifty. Il a déjà bouclé deux transats en course cette année, la Niji 40 puis la Québec Saint-Malo, et il est donc bien amariné. Nous aurons aussi un mediaman à bord avec nous. »
Entre Saint-Pierre-et-Miquelon et Saint-Quay-Portrieux, dans les Côtes-d’Armor, il y a environ 2 200 milles à parcourir sur la route directe. « Ce sera une transat rapide car les routages nous donnent un temps de parcours d’environ six jours, annonce Luke. Nous naviguerons dans le sens de circulation des dépressions donc normalement, il y aura beaucoup de portant. » À noter que pour la première fois dans l’histoire de la classe Ocean Fifty (ex-Multi 50), dix bateaux seront engagés sur une course transatlantique. Equipages affûtés, course rapide, plateau record : tous les ingrédients semblent réunis pour une intensité maximale.
« Il ne faut pas oublier qu’on revient de loin ! »
Le top départ sera donné le vendredi 16 août à 12 h 30 heure locale (16 h 30 en France métropolitaine). Si la confrontation sera probablement très grisante, Luke Berry garde bien en tête son objectif premier, à savoir rallier la ligne d’arrivée avec un bateau intègre. « J’avoue que j’aimerais bien finir dans la première partie du tableau, donc dans les cinq premiers, confie Luke Berry. Mais la priorité restera de préserver le bateau. Il y a de beaux rendez-vous à suivre durant cette saison et il ne faut pas oublier qu’on revient de loin ! »